Dépaysement [PV Makoto]

"Mademoiselle, je ne vous suggérerais que trop d'aller visiter le parc de cette école. On dit qu'il est fait par les meilleurs paysagistes...
- J'y songerai, John, merci..."

Quand elle y pensait à présent, Célia se disait que son domestique anglais avait peut-être raison. Et, même si cela n'avait pas été le cas, une envie la taraudait, et une petite voix l'incitait intérieurement à se diriger vers cet espace de verdure. Après avoir pris une légère douche et s'être vêtue de l'uniforme scolaire classique à la Sakura school, elle avait pris son fidèle calepin qui l'accompagnait partout où elle allait et traversa l'immense complexe remplis d'étudiants.
Partout sur sa traversée, elle attira le regard de ses camarades, certains sans doute se demandant qui était cette nouvelle et que faisait-elle en dehors des heures de cours, un bloc de papier précieusement serré contre son coeur. La plupart des élèves devaient sans doute être de familles connues, et évidemment tous se posaient la question...

Qui sont les Fujitsu dans le cercle très fermé des milliardaires ?

La famille de Célia faisait partie de ce qu'il était possible d'appeler les "nouveaux riches". Cela ne faisait après tout que deux ans que le boom financier familial avait surgi. Quand on pensait qu'avant, son frère devait enchaîner les petits boulots pour compléter l'argent des études envoyé par ses parents... Quand à Kaede, elle n'aurait jamais intégré son école si celle-ci ne lui avait pas offert une bourse au vu de ses excellents résultats...
Célia passait donc pour une illustre inconnue... Et à vrai dire, les moues légèrement hautaines des midinettes qui la fixaient telle une bête de zoo lui importaient peu. Elle avait été habitué au mépris des gens et n'avait jamais laissé ces attitudes la toucher.


Elle arriva au jardin et contempla alors sa splendeur... Son domestique avait donc raison...Une multitude d'espaces verts arrangés selon les critères du "jardin à la française" s'étalaient devant ses yeux, particulièrement mis en valeur par un soleil magnifique et un ciel sans nuages. L'étudiante commença donc à marcher entre ses endroits, s'arrêtant parfois pour contempler les fleurs ou examiner de plus près une plante. Parfois, elle griffonnait des mots sur son petit calepin.
Depuis qu'elle avait lu les "Promenades du rêveur solitaire" de l'écrivain français Jean-Jacques Rousseau, elle faisait de même que le philosophe. Et bien qu'elle ne l'aime pas du tout, elle lui avait concédé un style d'écriture formidable qu'elle voudrait égaler.

Portée par la beauté du parc, elle marchait donc sur les traces de son écrivain détesté.

A force de péripéties dans cet endroit plus grand qu'elle ne l'avait imaginé, elle se trouva dans une allée de cerisiers absolument charmante et si classique, qu'on aurait cru qu'elle restait immuable, le temps n'ayant aucun effet sur elle.

"Que je suis bête, dit-elle à voix haute, après tout, cette école est la Sakura School..."

Elle s'arrêta au milieu de l'allée et recommença à écrire, son stylo volant presque à travers les feuilles de papier et de cerisier mélangées...

<< Makotoooo-saaaan !!! Encore un s'il te plaît !!!! >>

L'après midi touchait presque à sa fin, mais le soleil était toujours présent dans le ciel. La sonnerie avait sonné, annonçant la fin des cours des terminals. Descendant les grands escaliers menant à la cour, Makoto était entouré d'un groupe de cinqs jolies filles de sa classe. Air sur de lui, une main dans l'une des poches de son pantalon, l'autre tenant sa veste par-dessus son épaule. Le jeune homme descendait de son air narcissique, comme à son habitude, yeux fermés, sourire narquois. Les cinqs lycéennes ne le lâchaient plus depuis la sortie de classe, étant donner qu'il leur avait balancé l'un de ses poèmes.

<< Aller !!! Makoto-saaaan, je t'en prie !!
- D'accord >>

Répondit-il en s'arrêtant, arrivé en bas des marches. Il regarda la jeune fille dans les yeux et, un instant après cita.


La jeune fille, entendant cela ne pus retenir un léger "Kyyyyaaaaaaa c'est magnifique". Makoto lui sourit doucement et reprit sa route en direction des jardins. Toutes les filles couruent après lui, l'une d'elle le prit même par le bras, un grand sourire aux lèvres. Elle remarqua, en baissant la tête que le jeune homme tenait un livre fin dans sa main. Curieuse, elle demanda.

<< Makoto-san, qu'est-ce que c'est ? >>

L'étudiant souleva son cahier en regardant la jeune lycéenne et lui répondit.

<< Ceci est mon cahier personnel, peut de gens ont pus le lire. Il renferme en gros mon caractère
- Hooo, puis-je le lire Makoto-san ??? S'il te plait, s'il te plait !!! Tu es tellement mystérieux, j'aimerai tant en apprendre sur toi !!! >>

Makoto ne lui répondit pas, il se contenta de lui sourire. Les jeunes adolescents arrivèrent à une interception, le jeune homme s'arrêta et dit d'une voix calme.

<< C'est tout pour aujourd'hui mesdemoiselles, veuillez rentrer dans vos chambres jusqu'à l'heure du dîner >>

Il aimait ce moquer d'elles. Le groupe de jeunes filles obéir, mais l'une d'elle demanda.

<< Tu ne veux pas nous accompagner Makoto-san ? ♥ >>

Le jeune homme répondit, tout en souriant narcissiquement.

<< Je le ferais avec plaisir Micha-chan, malheureusement j'ai à faire >>

Déçus par cette réponse, la jeune fille partit tout en haussant les épaules, suivit des quattres autres lycéennes. Makoto soupira longuement et défie sa cravate noire. Il ouvrit quelques boutons, découvrant sa clavicule et se remit à marcher. Le soleil tappait fort aujourd'hui et la vue des couleurs du jardin ressortaient parfaitement.
Soudain, le jeune homme aperçus une ravissante jeune femme au loin en pleine écriture. Curieux il s'avança vers celle-ci et jetta un bref coup d'oeil sur son écrit de derrière son épaule. Bien evidemment, la lycéenne était plongée dans son imagination qu'elle ne l'entendit pas. Le jeune homme leva alors les yeux vers l'étendue de cerisiers qui se dressait devant eux et demanda doucement.

<< C'est magnifique, n'est-ce pas ? >>

Le panorama offert par ce splendide parc éveillait de plus en plus les sens de Célia. Son stylo volait littéralement sur le papier, traçant des mots les uns après les autres, avec une aisance plutôt remarquable. La jeune fille avait, en effet, été loti au moins d'un don à sa naissance : sa qualité et sa sensibilité d'écriture étaient d'une excellente qualité, ce qui lui avait toujours valu le respect de ses professeurs de matières littéraires qui, plus d'une fois, lui avaient suggéré de publier quelques nouvelles ou romans.
Mais Célia n'aimait écrire que pour elle. Ses pensées étaient la matière préférée de ses écrits.

Le stylo cessa d'imprimer sa marque sur son support, arrêté par la main habile de la demoiselle. Elle se relut et soupira d'aise. Ce qu'elle avait écrit était assez bien, même s'il méritait une légère correction et amélioration dans les termes.

Mais au moment où son esprit se concentrait pour tenter de donner meilleure forme à sa prose, des voix stridentes l'interrompit.
Une jeune fille, bientôt rejointe par d'autres, entourait un garçon qui semblait fort bien se contenter de la situation et voire même en jouer...

Etait-il l'un de ces membres du club d'hôtes ?

Il semblait... Ces beaux jeunes hommes narcissiques qui contrôlaient l'école de manière plutôt effrayante faisaient plutôt rire Célia par leurs attitudes. Il faut dire qu'elle paraissait plus intéressée par ses activités favorites que par la gente masculine pour le moment...


Les cris cessèrent et le garçon resta seul. Célia continua de le fixer un instant avant de reporter son attention vers son écrit en proses, sur lequel elle se concentra. Néanmoins, avant qu'elle n'ait eu le temps de porter quelques corrections, une voix la stoppa net dans son action.

"C'est magnifique, n'est-ce pas ?"

La demoiselle se retourna et croisa le regard du jeune homme qu'elle observait il y a à peine quelques minutes. Il est vrai qu'il était plutôt beau garçon, se dit-elle. Mais elle chassa vite cette constatation de son esprit.

"Vous parlez des cerisiers ? Oui, en effet, c'est assez beau..." répondit-elle d'un ton détaché mais avec un petit sourire sur ses lèvres.

Et aussitôt elle apporta la touche finale sur sa prose et la relut avec une légère satisfaction.

Makoto continua de regarder l'avenue des cerisiers. Ils étaient magnifiques aujourd'hui, surtout en cette saison. La jeune fille leva alors la tête, se retournant vers le jeune homme. Ce dernier la regarda droit dans les yeux, il fallait l'avouer, elle était fort belle ! Celle-ci lui répondit positivement, ce qui voulait dire à Makoto " Tu peux y aller ".
Sans hésitations, il s'avança un peu plus vers elle et pencha la tête par-dessus son épaule, curieux de savoir ce qu'elle écrivait. La jeune fille se relut, l'air satisfaite de son écrit. Un léger sourire apparu sur les lèvres de Makoto. Il préféra garder le silence, bien que son narcissisme était toujours présent. Un long soupir sortis de sa bouche et le jeune homme demanda d'un ton calme.

<< Vous aimez écrire à ce que je vois ... >>

Makoto se pencha en avant et attrapa une branchette de fleur de cerisier qui se trouvait à terre. Les fleurs étaient intactes et d'une couleur rosée très agréable à regarder. L'air sûr de lui, Makoto s'avança de nouveaux vers la jeune femme et lui accrocha la branchette sur la tête, un sourire aux lèvres.

<< La fleur de cerisier vous ressemble, elle est aussi agréable à regarder que vous ! >>

Puis, Makoto se recula doucement, l'air satisfait de son geste et demanda gentiment.

<< Puis-je vous demander votre nom jeune demoiselle ? >>

Makoto continua de regarder la jeune fille. Elle était vraiment ravissante et ne ressemblait guère à ces groupies qu'il avait l'habitude de fréquenter. Le geste de la lycéenne n'eut aucun effet sur Makoto qui n'avait pas fait attention. Ce n'est que lorsque la jeune riche lui montra d'un signe de tête le cahier que le jeune étudiant tenait que ce dernier fit attention. Aimait-il écrire ? Quelle question ! Biensûr, c'était même l'une de ses grandes passions, mais il ne voulait pas tout dévoiler. Makoto était plutôt une personne discrète, bien que son statue d'hôte ne lui permettait pas de l'être. Il se contenta tous simplement de lui répondre, d'une voix calme et posée.

<< Oui en effet >>

Il avait prononcé cela tout en accrochant la branchette de cerisier dans les longs cheveux de la jeune femme. Son compliment la toucha, tant mieux ! C'était un autre bon point pour notre ténébreux. Elle se présenta alors, sous le nom de Célia Fujitsu. Fujitsu ? Qu'était-ce ce nom ? Un nom non connus en tous les cas. Un petit sourire narquois apparu alors sur les lèvres de Makoto qui répondit.

<< Fujitsu vous dîtes ? Voila un bien beau nom pour une " nouvelle riche ". Qu'importe, ce nom ne vaut pas votre beauté resplendissante ! >>

Il apprécia la légère révérence qui suivit la présentation. A son tour, il se présenta.

<< Pardonnez moi, je ne me suis pas présenté. Je me nomme Nagasaki, Makoto Nagasaki. Fils unique de la famille Nagasaki, propriétaire des hôtels et musées, même entreprises ! >>

Annonça-t-il tout en faisant un hochement de tête. Il se redressa, son sourire narquois toujours présent. Haaa ce qu'il aimait bien se la "raconter" Makoto. Aussitôt, il enchaîna sur une autre question.

<< Est-ce votre première année dans cet établissement ? >>